Nous étions 14 représentants de nos 5 paroisses autour de notre curé pour aller sur les pas de Marcellin Champagnat en ce matin du 4 avril. Nous n'avions ni bâtons de pèlerins, ni cailloux dans nos chaussures, mais quatre voitures avec chauffeurs dont deux, - Dieu merci- ! munies de GPS !

La première halte fut Lyon. Inoubliables la vue panoramique sur la ville du haut de N.-D. de Fourvière, la promenade entre les ruines de l'amphithéâtre et l'odéon antique, la visite remarquablement guidée de la basilique où Marcellin Champagnat, avec onze autres prêtres, fit la promesse de fonder la Société de Marie, la découverte de la Primatiale St-Jean,...

La tête et le coeur pleins de ces beautés, nous reprenons la route jusqu'à St-Chamond dans la vallée du Gier au pied du Mont Pila. C'est là que Marcellin construisit Notre-Dame de l'Hermitage, ce lieu qu'il voulut pour former les jeunes frères dans un climat de ferveur et de recueillement avant de les envoyer en mission. C'est de leurs propres mains que les premiers frères édifièrent le bâtiment principal avec les pierres arrachées à la montagne. La montagne, elle vous entoure de tous côtés et vous ne pouvez que contempler cette beauté en vous laissant apaiser par le murmure de la rivière qui traverse tout le site.

Le lendemain, 5 avril, nous montons au Rosey, hameau natal de Marcellin. Les frères ont la chance de posséder une partie de la maison où vécut la famille Champagnat et c'est avec émotion que nous pénétrons dans le fournil et une chambre que Marcellin occupait. Après avoir bu les paroles de notre guide, remarquable pédagogue, nous nous rendons dans la chapelle édifiée en 1955 à côté de la maison. Ce fut une célébration « d'action de grâce » pour ce que l'histoire de Marcellin a rejoint dans nos propres vies, particulièrement la rencontre de vrais témoins que furent pour nous des parents, des éducateurs , des amis et qui nous ont guidés sur nos chemins de chrétiens.

Après un repas fraternel pris dans la bonne humeur, c'est le départ pour La Valla, village où Marcellin fut nommé vicaire après son ordination. Là se produisit l'événement qui bouleversa le jeune prêtre : la mort d'un adolescent qui ne savait rien de Dieu ! « Il faut des frères pour enseigner les enfants abandonnés et ignorant que Dieu les aime ». Marcellin réunit deux, puis plusieurs jeunes avec qui il s'installa dans une modeste maison où il les forma et en fit les premiers frères de Marie. Nous pénétrons dans ce lieu qui, loin d'être un musée, est chargé d'une réelle présence. Une table en bois grossièrement équarrie et munie de tiroirs est là, entourée de bancs, dressée pour un repas frugal.... témoin de la vie ardente de ces jeunes élèves qui se préparaient à leur mission : « Dire à chaque enfant combien Dieu l'aime ».

De retour à Notre-Dame de l'Hermitage pour la dernière nuit, nous nous sentions vraiment comme « chez nous ». Le repas du soir toujours partagé avec la communauté des frères, la promenade vespérale sur les sentiers que Marcellin a certainement parcourus en disant son bréviaire ou le rosaire à notre Bonne Mère, ce furent des moments d'échanges simples et fraternels.

Le mercredi 6 avril un frère nous fit découvrir de l'intérieur les richesses de Notre-Dame de l'Hermitage. C'est dans la splendide chapelle que sont vénérées les reliques de celui qui depuis le 18 avril 1999 est saint Marcellin Champagnat. C'est là que la célébration eucharistique nous rassemble avant de reprendre la route. On nous dit que cet homme au coeur de feu, lorsqu'il avait de grands soucis, les écrivait sur un papier et les déposait dans le cœur d'une statue de Marie qu'il gardait dans son bureau et qui se trouve aujourd'hui dans la chapelle. Geste d'humilité, de confiance. Nous aussi, tout au long de cet inoubliable pèlerinage, nous avons déposé dans le cœur de Marie les intentions de nos 5 paroisses : que Marie nous aide avancer vers une vraie Communauté.

Soeur Monique Tinguely