L'église paroissiale Saint-Benoît de Bergholtz-Zell

La première église

L'église fut construite en 1006 ainsi que l'attestent deux inscriptions lapidaires, la première, disparue, citée par Kraus, la deuxième gravée sur l'un des quatre piliers conservés dans la nouvelle église où ils supportent la tribune d'orgues. L'église Saint-Benoît était l'une des plus anciennes d'Alsace. Elle était, avec l'église de Surbourg (Bas-Rhin), la seule église ottonienne connue en Alsace, à croisée régulière (c'est-à-dire de plan carré et définissant clairement l'interpénétration des volumes longitudinal et transversal, à la différence des croisées des églises à transept bas ou à transept fractionné).

Elle était orientée et située sur la place, en contrebas de l'église actuelle. Nef courte à trois vaisseaux, ultérieurement réunis en un seul ; transept saillant avec absidioles demi-circulaires et tour de croisée; chœur demi-circulaire pris dans un chevet plat ; au nord se trouvait la sacristie. Dans la partie ouest de la nef, deux pilastres et deux colonnes octogonales portaient la tribune d'orgues ; chapiteaux cubiques à angles abattus.

La construction était en pierre de taille aux angles et en moellons pour le reste. La tour de croisée carrée avec clocher, haute de 9,86 m, était couverte par un toit en bâtière. De la porte sud subsiste le linteau.

En 1049 eut lieu la consécration par le pape Léon IX, d'après l'inscription sur le pilier octogonal nord.

Rothmuller rapporte que la date 1405 se trouvait gravée sur la tour de croisée, et qu'elle aurait indiqué des travaux de restauration.

L'inscription : ANNO 1738 / IST DIE KIRCH RENOVIERT, citée par Kraus, signale que l'église fut restaurée en 1738.  En 1861, la tour de croisée qui menaçait ruine fut démolie; l'église tout entière fut détruite en 1873 à cause de son exigüité et remplacée par l'actuelle église paroissiale.


L'église actuelle

La construction dans le style romano­-gothique commencée en 1873 fut terminée un an plus tard d'après le projet de l'architecte Langenstein. Les piliers et colonnes avec inscriptions de l'ancienne église furent réemployés et repeints. Église occidentée, située sur la première pente du Heidelberg, à l'ouest du village. On y accède par un escalier monumental. Plan cruciforme, abside à trois pans, tour-porche flanquée de tourelles latérales. Nef, chœur et transept voûtés d'ogives. Construction en grès rose.


Tableau, mur sud du chœur, première travée

Tobie et les trois Archanges. XVIIIème, huile sur toile, h. 3,60, L. 2,35.
Les trois Archanges sont assis sur des nuées dans lesquelles volent des anges et angelots. Saint Michel casqué s'appuie sur un bouclier portant l'inscription : QUIS UT DEUS, et tient l'épée et la balance. Gabriel bénit et tient un lys. Au centre, Raphaël pose la main sur l'épaule de Tobie, debout et vêtu en pèlerin, tenant son bâton et un poisson. Tons bleus et jaunes pâles, peu de rouge et de vert. Cadre doré orné de motifs rocaille, cartouche ovale au centre du bord supérieur orné de grappes et de feuilles de vignes entourées de palmes. Proviendrait de l'ancien couvent des Dominicaines de Guebwiller et pourrait être de Johann Pfunner.


S
arcophage, place de l'église

Réemployé dans le mur bahut bordant la place; grès rose, L. 2, h. 0,75.
Une face non sculptée est seule visible. Il s'agit peut-être du sarcophage signalé par Kraus et Wetterwald, qui se trouvait près de l'église et comportait une alvéole céphalique et un couvercle décoré d'une croix.

 

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