L'orgue Stiehr-Mockers d'Orschwihr
Composition (1986):
C'est vraiment avec raison que la partie instrumentale de cet orgue Stiehr-Mockers de 1881 a été classée Monument Historique le 22 janvier 1982 : l'instrument est absolument authentique, à part ses tuyaux de façade.
Le premier orgue d'Orschwihr datait de 1817, et était certainement l'oeuvre de François Callinet. Stiehr le transféra à Friesenheim en 1881. Là-bas, il fut un moment attribué à Silbermann, avant d'être malheureusement détruit fin 1944.
En 1881, ce n'était plus l'époque des positifs de dos. Le dernier orgue de la maison comprenant un tel positif avait été posé par Théodore Stiehr à Uhlwiller en 1878. L'instrument fut reçu le 06 décembre 1881, soit le jour de la Saint-Nicolas, saint à qui est consacré l'édifice. Dans son beau buffet avec quatre tourelles semi-circulaires, ressemblant beaucoup à celui de Nothalten, c'est l'un des deniers "grands" Stiehr : après celui-ci, à part Barembach et Westhouse, les Stiehr ont été en moyenne assez petits. La maison, fidèle jusqu'au bout à la traction mécanique, n'aura bientôt plus la faveur des experts.
Il y eut une réparation, par Berger, en 1897. Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en mars 1917. Après 1926, la façade a été remplacée par des tuyaux de zinc.
La partie instrumentale est désormais classée, et l'orgue a été relevé en 2004 par Antoine Bois (Orbey). La façade en zinc a été remplacée par une neuve en étain. L'instrument a été reçu en mai, et la bénédiction eut lieu le 05 juin 2004, avec Daniel Roth aux claviers.
Mécanique s. Sommiers à gravures, d'origine. A cette époque, Stiehr plaçait des porcelaines sur ses tirants. Le pédalier est d'origine, et avait donc 25 notes dès 1881. Même le banc est authentique. Comme souvent chez Stiehr, deux pédales (respectivement marquées "Forte" et "Piano"), tirent ou renvoient le cornet, la Fourniture et la trompette du grand-orgue, ainsi que les anches de pédale. On notera qu'il y a un accouplement des claviers, mais pas de tirasse (même en 1881).
Sources: P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73) M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)
|